Selon
le rapport 2011 de la Centif (Cellule nationale de traitement de l’information
financière), il y a eu 92 cas de déclarations de soupçons, contre 84 en 2010.
La totalité des sommes retracées s’élève à 38 milliards 500 millions de F Cfa,
soit 10% du budget du Sénégal. 92% des déclarations de soupçons proviennent du
système bancaire. Les banques transmettent systématiquement aux structures de
lutte contre le blanchiment de l’argent des déclarations de soupçons. Pour la
seule année 2011, la Centif a transmis 283 réquisitions aux entités déclarantes
pour complément d’informations et 13 412 déclarations systématiques ont été
enregistrées, contre 11 500 en 2010. Des déclarations qui sont, pour la plupart
des cas, transmises aux autorités judiciaires. En 2011, selon le rapport de la
Centif, 17 dossiers ont été transmis au Procureur pour traitement judiciaire,
contre 15 en 2010. Il y a eu 74 cas d’inculpations, 6 cas de mesures conservatoires,
27 mandats d’arrêts, 16 détentions provisoires, 8 commissions rogatoires, 27
ordonnances de dépôts, 10 condamnations, une relaxe et 15 non-lieu. Ces
chiffres montrent que depuis le vote de la loi contre le blanchiment en 2004,
la tendance est à la hausse au Sénégal. Cela traduit une chose : c’est que
les banques transmettent de plus en plus toutes les opérations suspectes à la
Centif et au Giaba. Grâce à l’opérationnalité du dispositif d’analyse et
d’identification des opérations suspectes des banques, les cas sont multipliés
par 10, entre 2005 et 2012, c’est-à-dire en moins de 10 ans.
La
conclusion qu’on peut tirer de ce rapport, c’est que le Sénégal est un pays
utilisé par les réseaux de blanchisseurs. Exemple, sur 92 cas de blanchiments,
17 se sont révélés raisonnables et 16 ont fait l’objet d’une procédure
judiciaire. Ce qui constitue 99% des dossiers en 2011.
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