jeudi 30 mai 2013

ABDOULAYE BATHILY A LA COMMOMERATION DE Mai 68: « Il faut revoir la légende autour de Senghor »


Les acteurs de Mai 68 se sont retrouvés hier après midi dans les jardins du Warc (Centre de recherches de l’Afrique de l’Ouest)  pour commémorer les évènements de Mai 68. Une occasion saisie par le Pr, Abdoulaye Bathily, acteur de ces évènements pour demander qu’on revoie la légende construite autour du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor.


Revoir la légende autour du président Senghor, c’est qu’a demandé hier le Pr Abdoulaye Bathily à la commémoration des évènements de Mai 68. A en croire le Pr Bathily, cette légende ne correspond pas à la réalité. Quand les étudiants sont entrés en mouvement,  le régime de du premier président Léopold Sédar Senghor a sorti aussi l’artillerie lourde pour les réprimer. Pour cela, tous les moyens étaient bons. Certains dirigeants du mouvement étudiant et élève de l’époque, dont le Pr Abdoulaye Bathily, Mbaye Diack, Mamadou Diop Decroix ont été enrôlés de force dans l’Armée. Dans cette opération, certains avaient été malmenés. D’ailleurs certains d’entre eux, comme Mamadou Diop Decroix, présentent sur sa tête les traces des crosses des forces de sécurité de Senghor. Ils étaient jetés dans la brousse à Tambacounda, Casamance dans la section des patrouilles au niveau des frontières pour éviter que des éléments de la Guinée Bissau n’entrent dans le pays. Ce qui les exposait chaque à la mort. D’ailleurs un de leurs camarades a perdu la vie, suite à une attaque des éléments de la Guinée Bissau.  Autant d’éléments qui font dire au Pr Abdoulaye Bathily qu’il y a eu toute une légende autour de Senghor. Ce qui ne constitue pas, selon le Pr Bathily, à la réalité. En 68, dit-il, le Sénégal avait une hymne nationale, un président de la république, mais elle n’était pas indépendante. Mais les évènements de M 68 ont posé les jalons de la dynamique de la citoyenneté au Sénégal.
 Le philosophe, Mactar Diack, est revenu sur les causes de ces évènements. A l’en croire, tout est parti de la décision du régime de Senghor de fractionner les bourses. Cette année, le gouvernement a été surpris par le nombre impressionnant d’étudiants admis à l’université. Une situation due, dit-il, à la suppression de la première partie du Baccalauréat. Ce fractionnement des bourses a mis les étudiants dans tous leurs états. Mais l’étincelle qui a mis le feu au campus, selon le philosophe Mactar Diack, un des acteurs clefs de ces évènements, c’est une histoire de draps. Les services des œuvres sociales de l’université, étaient restés deux semaines sans changer les draps des étudiants. Ces derniers ont profité de cet impair pour déverser leur colère. C’était parti pour une grève qui allait faire trembler le régime de Senghor.
 Pour sa part, Mbaye Diack, rappelle que lors de ces évènements, le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Ibrahima Wone, avait convoqué les étudiants pour les kidnapper dans son bureau. Les étudiants sénégalais étaient conduits à la Police. Les étudiants étrangers, eux, étaient conduits à la frontière pour être rapatriés chez eux.  Pour soutenir leurs camarades, les autres étudiants, ont déserté l’université. Ils ont tous remis leur clef et ont quitté le campus. Les étudiants étrangers ont pris à leur tour le bateau pour rentrer chez eux.  Une situation imprévue par la France et le Sénégal. La France a finalement rappelé les étudiants. Ces derniers ont posé naturellement des conditions avant tout retour à l’université. Parmi celles-ci, la reconnaissance des mouvements étudiants, qui avaient été interdits à l’université.

HAROUNA FALL

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