mardi 2 avril 2013

ANALYSE: Pourquoi Barack Obama ouvre la Maison Blanche à Macky Sall


 
Le président de la république du Sénégal, Macky Sall est invité par le président américain, Barack Obama le 28 mars prochain à la Maison Blanche. Une visite que le spécialiste des questions de la civilisation américaine et directeur du centre de recherche ouest-africain (Warc) décortique le sens et fixe les enjeux.

 


Prime à la bonne gouvernance. La visite du président Macky Sall aux Usa, selon le spécialiste des questions de la civilisation américaine, sonne à la fois comme une prime à la démocratie et à la bonne gouvernance. Prime à la démocratie, parce que, dit-il : « Les élections au Sénégal se sont passé de manière extraordinaire. Des élections à haut risque mais le Sénégal s’en est bien sorti ». Une prime aussi à la bonne gouvernance, quand « on sait qu’avec  ce qui se passe en Afrique, avoir un gouvernement avec un ministre chargé de la bonne gouvernance, c’est un signal fort et cela a été bien capté par les Etats Unis ».   Un autre angle d’analyse dégagé par M. Sène, c’est le développement au Mali et le rôle que le Sénégal est en train de jouer. Le Sénégal, explique-t-il, a l’une des armées les plus expérimentées  en matière de maintien de la paix et de résolution des conflits en Afrique. En plus de cela c’est l’une des armées la mieux organisée en Afrique de l’Ouest. Tous ces éléments sont aux yeux du directeur du Warc, autant de facteurs importants pour les américains. A ces éléments, il faut ajouter «  le fait que Barack Obama se manifeste à l’Afrique et qu’il serait étrange, bizarre et paradoxal, selon M. Sène, que le premier président dit noir aux Usa n’ait fait que quelques visites en Afrique, en particulier dans un pays comme l’Egypte, qui est déjà très loin de nous et le Ghana qui est anglophone, même s’il est à l’Afrique de l’Ouest ».  Pour lui, que Barack Obama vienne ou qu’un président sénégalais parte, c’est aussi une façon de renforcer cette croyance que les gens ont, que Barack n’a pas un pied en Afrique mais il a une partie de lui-même qui vient de l’Afrique. Tout président des Usa qu’il est, il y a une partie d’africanité en lui.  Du côté du Sénégal, éclaire-t-il, « Macky Sall a besoin de se faire une carapace. Ce n’est pas peu de pouvoir aller vers une visite en France avec un déjeuner spécial avec le président français, François Hollande. Et quelques semaines plus tard, il va aux Usa pour avoir un tête à tête avec le président Barack Obama ». C’est une façon, selon M. Sène, de renforcer la carrure internationale de Macky Sall, comme potentiel leader en Afrique de l’Ouest et dans le monde francophone.

Impact pour le Sénégal.  Pour le directeur du Warc, cette visite aura un impact réel pour le Sénégal. Ces genres de visites, renseigne-t-il, se passent sous forme de rencontres officielles au niveau des deux gouvernements. Mais aussi, sous forme de rencontres  avec des milieux d’influence et  le monde des affaires.  Ce sera une  occasion pour le président Macky Sall, « de fouetter un peu la destination Sénégal par rapport au milieu des affaires américaines qui n’est pas très présent au Sénégal ». Ce sera aussi, poursuit-il,  « le lieu de raffermir des relations universitaires, diplomatiques entre les deux pays. Cela donne une certaine visibilité au Sénégal, par rapport à Washington qui est une capitale où il se passe beaucoup de choses ».  Cette visite pourrait également de l’avis d’Ousmane Sène, « rendre le Sénégal plus visible à travers la couverture médiatique qu’elle aura et une certaine satisfaction que ce pays, qui s’appelle le Sénégal qui n’a que 12 millions d’habitants et qui  est l’équivalent du Dakota du Sud qui est un très petit Etat inconnu du reste du monde par rapport aux Usa, que le Sénégal puisse figurer en première page sur l’échiquier politique américain. Cela est important » dit-il.

Aide au développement.  Pour ce qui est de l’aide au développement, le spécialiste des questions de la civilisation américaine pense que les choses vont certainement se renforcer. Mais de ce point de vue, précise-t-il,  « la politique américaine est décidée par le président et la voix du Congrès ou du Sénat. Très souvent ce sont des décisions générales qu’ils prennent pour un certain nombre de pays ensemble. De ce point de vue là, s’il y a des retombées pour une aide au développement, ce serait quelque chose qui sera envisagée pour des années à venir. Mais pour le budget de cette année ci, ce qui devait être fait, a été déjà confirmé ». Il souligne par ailleurs que la politique de Barack Obama a très tôt ciblé un certain nombre de personnes, en particulier les jeunes : « Macky Sall est l’un des plus jeunes présidents avec  51 an. De ce point de vue, il y avoir à espérer des projets intéressants par rapport à la jeunesse sénégalaise et aux jeunesses africaine. La politique africaine de Barack, Obama, c’est promouvoir la jeunesse africaine et lui donner les moyens de pouvoir sortir de la pauvreté et du chômage » indique M. Sène.

Obama à Dakar ? Le Sénégal peut-il caresser le rêve d’accueillir un jour le président Barack Obama. M Sène par l’affirmative. « Oui ».  S’il y a des pays qui peuvent espérer accueillir Barack Obama, le Sénégal a des atouts à tout point de vue, dit-il.  Le Sénégal est la porte d’entrée par rapport aux Usa. Il y a un site mémoriel, très important, la Maison des Exclaves de Gorée, le modèle démocratique sénégalais, la bonne gouvernance sont autant d’éléments qui le confortent dans son optimisme de voir le président Obama fouler le sol sénégalais. Et la représentation diplomatique des Usa à Dakar, soutient-il, « n’aura pas de difficultés à faire un dossier sur le Sénégal pour pouvoir appuyer le besoin que le président américain visite le Sénégal ». Welcome Obama !

HAROUNA FALL

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