mercredi 5 juin 2013

REFORMES INSTITUTIONNELLES - MODE DE SCRUTIN DES ELUS LOCAUX, ACTE III DE LA DECENTRALISATION


 

Les ingrédients d’un report des élections locales de 2014

Les réformes institutionnelles annoncées par le nouveau régime du Président Macky Sall, dont celles portant sur le mode de scrutin des élus locaux et l’application de l’acte 3 de la décentralisation, si elles ne sont pas effectives avant le mois de septembre, peuvent conduire à un report des élections locales de Mars 2014.

 

La commission chargée des réformes institutionnelles a deux mois pile pour boucler ses travaux et finaliser les dites réformes. Au plus tard en septembre 2013, c’est-à-dire à six de la date des élections locales, prévues au mois de mars 2014. Passé ce délai, la commission des réformes, dirigée par le Pr Amadou Mahtar Mbow, risque d’entrer dans la période critique. Une période où l’on ne peut plus faire de réformes institutionnelles visant directement les élections locales de 2014 au risque de report de ces élections. Donnant un avis d’expert sur la question, le président du Conseil régional de Kafrine, Babacar Gaye, explique qu’il y a une loi de la Cedeao, qui stipule que, «six mois avant une échéance électorale, on ne doit pas modifier les règles du jeu». Même si, dit-il, «une loi est favorable aux gens, six mois avant les élections, on ne doit pas modifier les règles du jeu». Au rythme où la commission chargée des réformes institutionnelles fonctionne et compte tenu de l’importance de certaines réformes, dont le mode de scrutin des élus locaux et l’application des conclusions de l’acte 3 de la décentralisation, M. Gaye ne semble pas très optimiste de voir le gouvernement boucler les travaux d’ici au mois de septembre. Surtout pour ce qui est de la réforme sur l’acte 3 de la décentralisation : «C’est une réforme importante. Je ne pense pas que d’ici septembre le gouvernement puisse prendre une bonne loi dans ce sens, parce que tout se chamboule», analyse Babacar Gaye. Il fonde sa position sur le fait que les conclusions de l’acte 3 de la décentralisation peuvent impacter sur une organisation régulière des élections. Parce que, cette réforme changerait les types de collectivités locales existantes. Ce qui aura un effet sur l’actuel découpage administratif. Ainsi, explique-t-il : «Si on présente une candidature dans les circonscriptions électorales actuelles, personne ne peut présenter une loi. Or, si on crée des circonscriptions administratives après les délais prévus par la loi en termes de dépôt de candidature ou de dépôts de listes de candidature, à ce moment, ce ne sera plus possible, car les gens seront forclos.» A cela, s’ajoute le fait qu’il faut définir les types de régions, de collectivités locales, la nouvelle politique de décentralisation, les nouveaux pouvoirs pour les élus locaux. Tout cela, dit-il, peut impacter sur les élections locales. Cela peut, de l’avis de Babacar Gaye, prendre du temps dans la réflexion et cela viendrait à quelques encablures des élections. Et il ne pense pas que d’ici septembre cela puisse se faire, s’ils veulent une réforme à la dimension de la volonté du Président Macky Sall. Il en conclut que cela va impacter sur les délais de la Constitution, les lois ordinaires, les décrets et les arrêtés en matière d’élections locales. Avant d’inviter les pouvoirs publics à tenir compte de cela dans la réflexion qui lui paraît «importante».

Pour ce qui est aussi de la réforme annoncée sur le mode de scrutin des élus locaux, il peut y avoir des problèmes de délais, qui feront que les élections ne pourront pas se tenir à date échue. Selon le Babacar Gaye, après le vote de la loi par l’Assemblée nationale et la fin du délai constitutionnel, notamment de la saisine du juge constitutionnel, le président de la République a huit jours pour promulguer la loi. S’il ne le fait, la loi est promulguée par le président de l’Assemblée nationale. Si la promulgation se fait tard ou dans des délais trop longs, cela peut avoir un impact sur la date des élections locales. Car, renseigne-t-il, «comme on dit six mois avant les élections, cinq mois avant son applicabilité, la loi doit être promulguée. Parce qu’au même moment, certaines formalités ont été déjà faites». 

HAROUNA FALL

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