lundi 17 juin 2013

INONDATIONS : ETAT DES LIEUX AVANT L’HIVERNAGE, BILAN DU PLAN ORSEC 2012: La bombe dans les eaux Sall du Macky



Le ciel a déjà ouvert ses vannes dans les régions Est et Sud du Sénégal, causant dans cette partie du pays d’importants dégâts matériels et humains, avec la mort de trois personnes, électrocutées par des chutes de tonnerres. Une situation qui n’augure rie de bon pour les populations plongées dans la psychose du lourd bilan macabre des inondations de l’année dernière. Les mesures qui avaient été avancées par les autorités pour remédier à cette situation, dans ces zones inondables, tardent à se matérialiser. A Dakar les populations de la banlieue, fortement touchées par ce phénomène, s’attendent encore au pire. Les ouvrages annoncés pour endiguer le problème semblent être toujours à l’état de projets, au grand dam des populations qui vivent encore sous la hantise des catastrophes des inondations. L’Observateur fait un état des lieux de la situation à Dakar et dans l’intérieur du pays, en passant au peigne fin le bilan du Plan Orsec de 2012.



Où sont passés les milliards du Plan Orsec de 2012 ?

Le Sénégal n’oubliera pas de sitôt l’hivernage de 2012. Une année où les fortes pluies enregistrées dans la capitale et dans certaines régions étaient largement au dessus de la moyenne pluviométrique. Conséquence, plusieurs quartiers de la capitale et certaines villes de l’intérieur du pays se sont retrouvées englouties par les eaux pluviales. Plongeant ainsi les populations dans la tristesse, la désolation et le dénuement total. Devant ces milliers de familles touchées par les inondations et qui, pour certains, avaient tout perdu dans les eaux, les populations sénégalaises, la communauté internationale, dans un large élan de solidarité, avaient mis la main à la poche pour venir en aide aux sinistrés. Des Téléthons avaient été organisés par les médias (le Groupe Futurs Médias et D-Media) pour centraliser l’argent de certains donateurs. Des sommes d’argents versés par la suite au Plan Orsec, au ministère de l’Intérieur, dirigé à l’époque par le ministre Mbaye Ndiaye. Qui avait publié dans la presse un communiqué pour faire le point sur les contributions financières reçues par son ministère. En effet, dans le communiqué n°6 du Plan Orsec portant sur les contributions financières reçues par le ministère de l’Intérieur, à la date du 06 Novembre 2012, le montant cumulé des contributions reçues se chiffrait à 1 283 203 677 FCfa. Cette somme, selon les observations contenues dans le document, a été reversée au Trésorier général du Sénégal. Si, pour les contributions volontaires en nature, dont la gestion fait l’objet du communiqué n°5 du Plan Orsec de 2012, du 12 octobre 2012, la destination des dons a fait l’objet de justifications. L’utilisation de la somme de 1 283 203 677 FCfa, reversée au Trésor et destinée aux sinistrés, soulève des questions. Aujourd’hui, à quelques jours de l’hivernage, les populations sinistrées, qui vivent toujours sous la hantise d’autres inondations, se demandent où est passé cet argent qui leur était destiné. Du côté des autorités, le sujet semble être tabou. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Mbaye Ndiaye, débarqué entre-temps, est muet comme une carpe. Les multiples tentatives d’avoir une rencontre avec lui pour avoir un éclairage détaillé sur le sujet sont restées vaines. D’un autre côté, les responsables du dispositif du Plan Orsec se sont montrés catégoriques sur la question. Personne n’a souhaité s’aventurer sur le sujet. C’est le sentiment qui nous a été rapporté par l’officier de police, Mbaye Sady, membre de la Cellule de communication du ministère de l’Intérieur. Joint dans un premier temps, notre interlocuteur avait évoqué l’indisponibilité de ces responsables, mobilisés par le passage du ministre de l’Intérieur à l’Hémicycle. Quelques jours plus tard, notre interlocuteur nous indiquait vertement que les responsables du Plan Orsec lui ont notifié qu’ils s’étaient épanchés à souhait sur la question l’année dernière. Par conséquent, les responsables du Plan Orsec ne voyaient pas la pertinence de revenir à nouveau sur cet exercice.

 

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