Suite à
la sortie du chargé de mission à l’Assemblée nationale dans les colonnes de
notre confrère « Libération », Abdou Ndiaye, faisant état d’un
« deal » entre le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse
et le président de Rewmi, Idrissa Seck, le président du groupe parlementaire
« Benno Bokk Yaakar », Moustapha Diakhaté et le député de Rewmi,
Thierno Bocoum, interpellés sur la question, ont opté pour le relèvement du
niveau du débat à l’Assemblée nationale.
« Nous sommes au
courant de leur deal. S’ils pensent que nous ignorons, ils se trompent. Car,
nous savons ce qui passe entre eux et les élus du parti Rewmi. Niasse alimente
les gens d’Idrissa Seck avec ses fonds, car il a cinquante millions de francs
par mois en guise de caisse noire. Pour bénéficier du soutien de ces gens,
Niasse les nourrit à fond la caisse. Il nourrit Thierno Bocoum et les autres,
et ça, nous le savons » accuse Abdou Ndiaye dans les colonnes de Libération
du lundi 10 juin 2013. Malgré la gravité de ces accusations, le président du
groupe parlementaire « Benno Bokk Yakaar », Moustapha Diakhaté et le
député de Rewmi, Thierno Bocoum, nommément visé dans ces accusations du chargé
de mission à l’Assemblée nationale, n’ont pas voulu faire un nivellement par le
bas. Ils ont préféré prendre de la hauteur et relever le niveau du débat à
l’hémicycle.
Deal ? Pour Moustapha Diakhaté, parler de deal entre
Moustapha Niasse et les députés, c’est mal connaître le degré de responsabilité
des élus du peuple : « Les députés sont à des niveaux de
responsabilité qui leur interdisent de faire des deals. Un député n’a aucun
intérêt à faire des deals. Je ne vois pas quel intérêt a le président Moustapha
Niasse à faire des deals avec les députés de Rewmi » réplique le chef de
file des députés de la mouvance présidentielle. Parce que, explique-t-il,
« ce ne sont pas ces députés qui l’ont mis là-bas ». Moustapha
Niasse, rappelle-t-il, « a été choisi par le président Macky Sall comme tête
de liste et il a été choisi aussi par Macky Sall comme président de l’Assemblée
nationale. Jusqu’à présent il lui fait confiance. Le pays a d’autres
préoccupations que ces détails politiciens ». Réagissant à ces
accusations, le député de Rewmi, Thierno Bocoum déplore que certains
responsables amènent le débat à ce niveau. « C'est dommage qu'on en arrive
à ce niveau de débat. Concevoir la réflexion en terme de "il est avec
moi" ou " il n'est pas avec moi" est très décevant. Nous
n'accepterons pas d'être diverti » a-t-il indiqué. Avant de
poursuivre : « Rewmi n'est pas dans des combats de personnes. Nous
défendons des principes. Réglons la question de principe et passons à autre
chose. L'assemblée nationale doit retrouver sa stabilité et sa dignité. La loi
Sada Ndiaye est une anomalie qu'il faut extirper de la réglementation
parlementaire ».
Mandat à 5 ans. Revenant sur la
question du mandat du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Diakhaté a
laissé entendre qu’il y a une commission qui a été mise en place par le
président de la république et qui est dirigée par le président Amadou Macktar
Mbow, qui est chargée de faire des propositions en termes de réformes
institutionnelles et constitutionnelles.
Par conséquent, il demande qu’on laisse cette commission terminer son
travail et avoir « des réformes globales et non des réformettes ». A
titre personnel, précise-t-il : « Je veux que le mandat soit de 5
ans ». Pour Moustapha Diakhaté, les réformes doivent être des réformes d’ensemble
et non des réformettes ou politiciennes. « L’Assemblée a des
préoccupations beaucoup plus fondamentales que la réforme du mandat du
président de la république. On a un combat pour le rééquilibrage des pouvoirs,
pour que l’Exécutif ne continue pas à nous dominer. C’est cela mon
combat » renseigne-t-il.
HAROUNA FALL
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