Prime à la bonne gouvernance.
La visite du président Macky Sall aux Usa, selon le spécialiste des questions
de la civilisation américaine, sonne à la fois comme une prime à la démocratie
et à la bonne gouvernance. Prime à la démocratie, parce que, dit-il :
« Les élections au Sénégal se sont passé de manière extraordinaire. Des
élections à haut risque mais le Sénégal s’en est bien sorti ». Une prime
aussi à la bonne gouvernance, quand « on sait qu’avec ce qui se passe en Afrique, avoir un
gouvernement avec un ministre chargé de la bonne gouvernance, c’est un signal
fort et cela a été bien capté par les Etats Unis ». Un autre angle d’analyse dégagé par M. Sène,
c’est le développement au Mali et le rôle que le Sénégal est en train de jouer.
Le Sénégal, explique-t-il, a l’une des armées les plus expérimentées en matière de maintien de la paix et de
résolution des conflits en Afrique. En plus de cela c’est l’une des armées la
mieux organisée en Afrique de l’Ouest. Tous ces éléments sont aux yeux du
directeur du Warc, autant de facteurs importants pour les américains. A ces
éléments, il faut ajouter « le fait que Barack Obama se manifeste à
l’Afrique et qu’il serait étrange, bizarre et paradoxal, selon M. Sène,
que le premier président dit noir aux Usa n’ait fait que quelques visites en
Afrique, en particulier dans un pays comme l’Egypte, qui est déjà très loin de
nous et le Ghana qui est anglophone, même s’il est à l’Afrique de
l’Ouest ». Pour lui, que Barack
Obama vienne ou qu’un président sénégalais parte, c’est aussi une façon de
renforcer cette croyance que les gens ont, que Barack n’a pas un pied en
Afrique mais il a une partie de lui-même qui vient de l’Afrique. Tout président
des Usa qu’il est, il y a une partie d’africanité en lui. Du côté du Sénégal, éclaire-t-il,
« Macky Sall a besoin de se faire une carapace. Ce n’est pas peu de pouvoir
aller vers une visite en France avec un déjeuner spécial avec le président
français, François Hollande. Et quelques semaines plus tard, il va aux Usa pour
avoir un tête à tête avec le président Barack Obama ». C’est une façon,
selon M. Sène, de renforcer la carrure internationale de Macky Sall, comme
potentiel leader en Afrique de l’Ouest et dans le monde francophone.
Impact pour le Sénégal. Pour le directeur du Warc, cette visite aura
un impact réel pour le Sénégal. Ces genres de visites, renseigne-t-il,
se passent sous forme de rencontres officielles au niveau des deux
gouvernements. Mais aussi, sous forme de rencontres avec des milieux d’influence et le monde des affaires. Ce sera une
occasion pour le président Macky Sall, « de fouetter un peu la
destination Sénégal par rapport au milieu des affaires américaines qui n’est
pas très présent au Sénégal ». Ce sera aussi, poursuit-il, « le lieu de raffermir des relations
universitaires, diplomatiques entre les deux pays. Cela donne une certaine
visibilité au Sénégal, par rapport à Washington qui est une capitale où il se
passe beaucoup de choses ». Cette
visite pourrait également de l’avis d’Ousmane Sène, « rendre le Sénégal
plus visible à travers la couverture médiatique qu’elle aura et une certaine
satisfaction que ce pays, qui s’appelle le Sénégal qui n’a que 12 millions
d’habitants et qui est l’équivalent du
Dakota du Sud qui est un très petit Etat inconnu du reste du monde par rapport
aux Usa, que le Sénégal puisse figurer en première page sur l’échiquier
politique américain. Cela est important » dit-il.
Aide au développement. Pour ce qui est de
l’aide au développement, le spécialiste des questions de la civilisation
américaine pense que les choses vont certainement se renforcer. Mais de ce
point de vue, précise-t-il, « la
politique américaine est décidée par le président et la voix du Congrès ou du
Sénat. Très souvent ce sont des décisions générales qu’ils prennent pour un
certain nombre de pays ensemble. De ce point de vue là, s’il y a des retombées
pour une aide au développement, ce serait quelque chose qui sera envisagée pour
des années à venir. Mais pour le budget de cette année ci, ce qui devait être
fait, a été déjà confirmé ». Il souligne par ailleurs que la politique de
Barack Obama a très tôt ciblé un certain nombre de personnes, en particulier
les jeunes : « Macky Sall est l’un des plus jeunes présidents
avec 51 an. De ce point de vue, il y
avoir à espérer des projets intéressants par rapport à la jeunesse sénégalaise
et aux jeunesses africaine. La politique africaine de Barack, Obama, c’est
promouvoir la jeunesse africaine et lui donner les moyens de pouvoir sortir de
la pauvreté et du chômage » indique M. Sène.
Obama à Dakar ? Le
Sénégal peut-il caresser le rêve d’accueillir un jour le président Barack
Obama. M Sène par l’affirmative. « Oui ». S’il y a des pays qui peuvent espérer
accueillir Barack Obama, le Sénégal a des atouts à tout point de vue,
dit-il. Le Sénégal est la porte d’entrée
par rapport aux Usa. Il y a un site mémoriel, très important, la Maison des
Exclaves de Gorée, le modèle démocratique sénégalais, la bonne gouvernance sont
autant d’éléments qui le confortent dans son optimisme de voir le président
Obama fouler le sol sénégalais. Et la représentation diplomatique des Usa à
Dakar, soutient-il, « n’aura pas de difficultés à faire un dossier sur le
Sénégal pour pouvoir appuyer le besoin que le président américain visite le
Sénégal ». Welcome
Obama !
HAROUNA FALL
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