Le président de la Ligue Sénégalaise des
Droits de l’Homme (Lsdh), Alassane Dioma Ndiaye a indiqué, samedi dernier, en
marge de la rencontre sur la «sensibilisation à la prévention de la torture et
autres abus dans les lieux de détention», que «tout le monde convient qu’il
faut aller vers des solutions radicales pour éradiquer la torture».
Dans le cadre de ses activités de promotion de protection et
de défense des droits de l’Homme, la Ligue Sénégalaise des Droits Humains
(Lsdh) en partenariat avec l’ambassade des Pays-Bas au Sénégal a organisé
samedi un séminaire de « sensibilisation à la prévention de la torture et
autres abus dans les lieux de détention ». Une rencontre en marge de
laquelle, le président de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains, Alassane
Dioma Ndiaye, a déclaré qu’aujourd’hui, tout le monde convient qu’il faut aller
vers des solutions radicales pour éradiquer la torture. Revenant sur l’objet de
la rencontre, M. Ndiaye a laissé
entendre que malgré l’arsenal répressif et dissuasif contre la torture, on
constate la persistance du phénomène. C’est pourquoi, explique le président de
la Lsdh, « On s’est dit qu’il faut aller vers un autre combat. Celui de
voir comment créer un cadre de discussion permanent pour trouver un pacte moral
autour de la question de la torture où tout le monde s’engage à ne plus
s’adonner à cette pratique ». Parce qu’apparemment la dissuasion n’arrive
pas à impacter sur le cours des évènements. Il fallait donc, selon lui, aller
vers un cadre où les magistrats, que ca soit le juge d’instruction, le
procureur, le président du tribunal, les officiers de police judiciaire qui
sont les plus impliqués dans ses actes de torture, étant les maîtres de la
garde à vue, les agents des maisons d’arrêt et de correction, les psychologues,
se retrouvent pour trouver des solutions à ce phénomène. Le constat fait dans
leurs rapports, dit-il, est que les actes de torture continuent malgré le fait
que la torture est d’une interdiction absolue. Aujourd’hui des propositions sont faites aux
nouvelles autorités, notamment la commission qui travaille actuellement dans le
cadre du code de procédure pénale. Les propositions tournent autour du fait
d’insérer dans le code de procédure pénale, la torture comme cause de nullité
absolue de la procédure. A chaque fois que le juge sera convaincu de la
matérialité d’un acte de torture dans le cas d’une procédure pénale, qu’il annule
carrément la procédure ; l’institution du juge de la détention, la
limitation de la détention pénale en matière pénale et les conditions
matérielles d’exercice de la profession de police judiciaire. Qu’on aménage
dans les commissariats et dans les brigades des locaux qui soient adéquats par
rapport à la mise en œuvre de la garde à vue. Aujourd’hui, Alassane Dioma
Ndiaye se dit heureux de constater que le gouvernement prête une oreille
attentive à ces propositions.
HAROUNA FALL
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