GESTION INTEGREE DES ECOSYSTEMES, LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
ET STABILISATION DU CLIMAT
Le Pgies
«sauve» les 100 000 habitants des environs du PNNK
Depuis
quelques années, les actions menées par des projets comme le
projet de gestion intégrée des écosystèmes dans quatre paysages représentatifs
du Sénégal (Pgies) en faveur des populations environnantes du Park National
Niokolokoba
ont permis aux 100 000 habitants environnants de sortir la tête de l’eau.
Projet du gouvernement du Sénégal mis en œuvre avec l’appui
du Fem et du Pnud, d’une durée de dix ans, structuré en trois phases de 3, 4 et
3 ans, le projet vise essentiellement à promouvoir la gestion intégrée des
écosystèmes, la gestion durable des terres, la conservation participative de la
biodiversité d’importance mondiale, la séquestration de carbone et la promotion
des moyens d’existence durable. Les sites d’intervention du projet comprennent
le Parc National du Niokolokoba, le Parc national du delta du Saloum, la zone
des Niayes, les réserves de Faune du Ferlo, avec les terroirs villageois
adjacents. Dans la zone du Niokolokoba, le Pgies joue un rôle très important dans le changement
climatique. Il a mis en place des Réserves Naturelles Communautaires (RNC) sont une
initiative des villageois d'un même terroir, ayant comme objectif de gérer les
ressources naturelles de manière communautaire et intégrée. Elles jouent un
rôle global dans la stabilisation du climat: en plus de séquestrer du carbone,
elles convertissent l'énergie solaire en vapeur d'eau, rafraichissant ainsi
l'atmosphère et favorisant les précipitations. In fine, elles permettent la vie
et offrent des bénéfices immédiats et durables pour les riverains des forêts.
3 millions de tonnes de Co2 séquestrés
Le cabinet d'experts Kinomé,
partenaire du PGIES, a réalisé une étude pour quantifier les réductions
d'émissions qui ont été permises par la mise en oeuvre des RNC autour du parc
du Niokolo Koba. Avec une approche très conservative, les 325 583 hectares des
8 RNC ont réduit plus de 1 770 000 tonnes de CO2 en 5 ans. Damien Kuhn, le
coordinateur de cette étude, précise « après 10 ans, ce seront plus de 3
millions de tonnes de CO2 qui n'auront pas rejoint l'atmosphère grâce à la
gestion communautaire des forêts. Comme les autres pays de l'Afrique de l'Ouest
où conservation des forêts et sortie de la pauvreté des populations rurales
sont très liés, le Sénégal a le potentiel énorme pour contribuer aux efforts de
réductions des gaz à effet de serre. Il faut le valoriser! ». Autre domaine d’activités du Pgies, la lutte contre
la pauvreté, surtout des femmes dans le monde rural. Par la création de
mutuelles d’épargne et de crédit. Une Mutuelles d’Epargne et de Crédit ont été
agréées par le Ministère de l’Economie et des Finances. Une subvention de démarrage à hauteur de 358
446 178 FCFA a permis de financer 126 micro projets dans 108 villages au profit
direct de 6 905 bénéficiaires individuels dont 106 micro projets
collectifs et 20 projets intégrés et 1 483 projets individuels dont 54,05% au profit
des femmes, en options alternatives de génération de revenu liée à
l’utilisation durable des ressources naturelles. Cette subvention a généré un
capital revolving de 176 225 449 F
CFA en un an. Avec le revolving, le nombre de bénéficiaires directs passe de 6
905 à 9 328 soit un accroissement de 30 % en un an. A ce jour 1 027 microprojets
de deuxième génération sont refinancés sous forme de crédit revolving au profit
de 11 066 bénéficiaires dans 254 terroirs villageois pour un développement généralisé des ces
derniers.
Le
Pnud prime le Sénégal, grâce au Pgies
Le
Sénégal à travers le Pgies a été primé par le Pnud en 2010, renseigne, Mme
Marame Lèye Lô, chargée du genre et du VIH/Sida au Pnud. En Afrique il n’y
avait que trois pays le Sénégal, le Cameroun et le Benin. Et les actions menées
par Mme Simone Ndaw (), dans la Gandiol ont été déterminantes dans le choix du
Pgies par le Pnud. « Nous sommes dans la plaidoirie pour
que les femmes occupent une bonne place dans le gouvernement. Nous faisons un
appui aux femmes à travers des programmes et projets. A ce titre nous avons une
plate forme multifonctionnelle, un projet qui fournit de l’énergie aux femmes
et leur permet de réduire leur temps de travail. Cela permet de libérer les
filles à aller à l’école. Nos zones d’intervention Kaolack, Tamba, Thiès, les
Niayes, Kaffrine » a indiqué Mme Lô. Ces projets ont valu beaucoup de success
stories pour le Pgies. A Saint Louis, le programme d’appui à la mise en œuvre
de la stratégie de réduction de la pauvreté. Ce projet a été une expérience
réussie du Pnud relative à l’égalité de genre et au renforcement du pouvoir des
femmes. L’exemple de Ndèye Diop Guissé, directrice du Complexe Magui Couture
est illustratif. Née en 1978 à Saint Louis, ciseaux d’or en 2003, confrontée à
un manque de moyens et d’expérience en gestion, elle sollicite du programme de
réduction de la pauvreté (Prp) un financement après avoir reçu un appui du Bit
dans l’élaboration de son plan d’affaire et une formation en gestion
d’entreprise. Le financement du Prp d’un montant de 3.875.000 Francs lui a
permis d’acquérir des équipements complémentaires pour moderniser son atelier
devenu « Complexe Magui Couture » avec la diversification de ses
activités vers la formation des jeunes et le stylisme. Le complexe a formé une
trentaine d’élèves dont une lauréate aux ciseaux d’or en 2009. Mme Ndèye Diop
Guissé emploie en permanence 06 personnes dont trois hommes. Ces performances
ont incité l’ONUDI à faire de Magui Couture une « entreprise de
référence » pour accueillir en immersion entrepreneuriale, des jeunes
sortants des centres de formation professionnelle. A Fimela, le projet de
« renforcement des capacités de participation des Osc au processus
démocratiques » de juin 2007 à décembre 2008 dont les principaux bénéficiaires
sont les femmes des 17 villages de la communauté rurale de Fimela peuplée de
18 417 habitants dont 52% de femmes. Aujourd’hui, ce projet a permis aux
femmes de prendre d’assaut les bureaux des associations de parents d’élèves et
cherchent à se faire investir sur les listes des partis/coalitions de partis
pour l’élection du Conseil rural. A Niodior avec le projet de gestion durable de la biodiversité
dans le terroir de Niodior dans la réserve de Biosphère du Delta du Saloum de
2005 à 2007. Ce projet a permis au niveau de la biodiversité à cinq sites de
mangrove dégradés, d’une surface de six hectares d’être régénérés. Au plan socio-économique, dans le seul banc
de crustacés et mollusques, 400 femmes gagnent plus de 5 500 dollars
chaque année, les femmes ont particulièrement bénéficié des activités
génératrices de revenu durable.
HAROUNA FALL
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