CELEBRATION DE LA 48EME ANNIVERSAIRE DE LA SOUVERAINETE DE LA GAMBIE
Le « Show » d’Indépendance de Yaya Jammeh
La Gambie a célébré hier avec fastes la 48éme anniversaire de son accession à l’Indépendance. Le président Gambien, Yaya Jammeh, fidèle à son habitude, a gratifié le public d’un show gestuel et… verbal.
La capitale gambienne, Banjul a mis ses tenues d’apparat en ce jour de célébration du 48eme anniversaire de l’accession de la Gambie à l’Indépendance. Les rues de la capitale illuminent de mille feux. Les de jeux de lumière ornent tous les arbres bordant la grande avenue qui mènent au Palais de la République. Les drapeaux des différents africains amis et frères de la Gambie, flottent dans le vent à chaque coin de rue. Les forces de sécurité, lourdement armées, ont fini« d’assiéger » les routes qui mènent à la Place de l’Indépendance. Des check-points installés sur les grands carrefours dévient les voitures vers les routes secondaires. Certains automobilistes, las de tourner en rond dans la ville ne cachent pas leur colère. « La circulation est très difficile avec les militaires, qui sont postés partout » rouspètent ce taximan rencontré dans la circulation de Banjul.
9 heures. Lundi 18 Février, jour de célébration de la fête de l’Indépendance, la Place de l’Indépendance, lieu de convergence des populations est envahi de monde. Venus des différents quartiers de Banjul et des villes du pays, les Gambiens habillés de T. Shirt à l’effigie du président Yaya Jammeh sur lesquels ont lire : « Président Yaha Jammeh 2011, we will do it for him » (Président Yaya Jammeh 2011, nous allons le faire pour lui) se hâtent pour être sur les lieux à l’heure. Les camions, les bus et les taxis déversent les gens dans les différents carrefours qui mènent à la Place de l’Indépendance. L’effervescence s’empare de Banjul. La fièvre monte. La place où devait se tenir les festivités a fini de faire sa toilette. Les tribunes couvertes du drapeau gambien sont prises d’assaut par les invités et autres visiteurs. Les corps militaires et paramilitaires, sont déjà prêts pour marquer le pas.
10 heures 42 mn. La vice présidente, Dr Aissatou Ndiaye Seydi, arrive sur les lieux. Habillée d’un grand boubou blanc doré au cou, elle est accueillie par le salut militaire. Elle passe devant les tribunes officielles pour saluer les inviter. Puis elle monte sur le podium pour écouter l’hymne nationale de la Gambie, avant d’aller s’installer sur la tribune officielle.
11 heures 04 mn. Bruno Diatta, le chef de protocole du président de la République du Sénégal apparaît. Le maître de cérémonie annonce l’arrivée du président sénégalais, Macky Sall, invité d’honneur cette 48ème fête d’Indépendance de la Gambie. Quelques minutes, plus tard, une Mercedes noire se gare devant le tapis rouge qui mène à la tribune officielle. Accueillie par la vice-présidente gambienne, Adjaratou, le président Macky Sall sort de la voiture. Une salve d’applaudissement marque son arrivée. Après les salutations protocolaires, il se dirige vers la tribune officielle.
12 heures15 mn. Le défilé militaire et paramilitaire commence. Les forces de la police, de la gendarmerie, de la douane, de la santé exécute d’un pas de maître le défilé. Le public visiblement tombé sous le charme de ses militaires, les congratule avec des salves d’applaudissements. Après deux tours de défilés, ponctués par de belles chorégraphies, le maître de cérémonie, annonce le tir de coups de canon. « On va procéder au tir de 21 coups de canon pour marquer les 21 an de prise du pouvoir de Yaya Jammeh. Gardez votre calme. Ne paniquez pas. Il n’y a rien de grave. » Avise-t-il. De loin, on entend des détonations qui bourdonnent dans les oreilles.
Show gestuel. Les forces de sécurité s’activent. L’un d’eux demande aux différents groupes de jeunes portant les T Shirt verts à l’effigie du président de s’approcher de la grande porte d’entrée. Ils s’exécutent. Rapidement une haie d’honneur se forme. Le public se lève. Le maître de cérémonie harangue la foule. « Le Président, Docteur, Professeur, Cheikh, El Hadj, JJ Yaya Jammeh est là. Levez-vous… ». Un pick-up de l’armée, avec des militaires le doigt sur la gâchette des mitrailleuses entre en trompe dans la cour. C’est la bousculade. La foule s’excite. Aussitôt après, la voiture du président, une « Hummer » noire, aux dimensions démesurées, fait son entrée. Habillé de son éternel grand boubou blanc, canne, Coran et chapelet en main, le président du haut de sa voiture décapotable, salue la foule. Le président et son épouse, Djenab Jammeh descendent de la voiture. Puis se dirigent vers la tribune d’honneur, avant de faire demi-tour. Le régisseur de sons fait signe au Dj de balancer un tube de Bob Marley. Aussitôt dit. Aussitôt fait. Le disc joker aux doigts magiques lancent « One love » de Robert Nestar Marley. La foule est en délire. La tribune officielle bouge dans tous les sens. Yaya Jammeh monte à bord de sa« Hummer » et se met à hocher la tête, sous le regard amusé de sa femme debout à côté d’elle. Plus le son monte en intensité, plus Yaya Jammeh se sent être dans son élément (le reggae). Il se laisse aller aux belles mélodies de « One love » de Bob Marley. La foule est dans une hystérie collective. Elle court derrière la voiture du président esquissant des pas de danse. Après deux tours de piste, Yaya Jammeh visiblement content de sa belle prestation, regagne la tribune officielle pour serre les pinces aux invités et à la hiérarchie militaire et paramilitaire.
Show verbal. Après avoir gratifié le public de pas de danse digne de Bob Marley, Yaya Jammeh s’adresse au public du haut du podium. Connu pour son franc parler et son sens de l’humour, le président Gambien a accès son discours sur l’éducation. Pour l’occasion, il « tance » les élèves dans leur comportement envers les maîtres et autres professeurs. Il reprend les propos des élèves à l’endroit de leurs maîtres en ces termes : « Teacher dafa tooy, kholal teacher loumou sol. Lol dou sen affaire »(Le maître est mou, regardez ce que le maître a porté. Cela ne vous regarde pas). Avant d’ajouter que ce n’est le port vestimentaire des enseignants qui devaient intéresser les élèves. Ce qui devait être important pour les élèves, selon le président Jammeh, c’est le savoir que les professeurs leur transmettent. C’est pourquoi, dira-t-il aux élèves : « Si vous voulez que demain quand vous serez enseignants que vos élèves vous respectent, il faut respecter vos maîtres ». Le public explose entre applaudissements et éclats de rire.
Après les élèves, vient le tour des parents d’élèves. A ces derniers, surtout les pères de famille, Yaya Jammeh leur demande d’assumer toutes leurs responsabilités dans l’éducation de leurs enfants. « Je m’adresse à vous les pères de famille. Arrêtez quand vos enfants se dirigent vers vous pour exposer leurs problèmes, de faire semblant d’égrener vos chapelets pour ne pas les écouter » raille-t-il. A l’en croire, c’est avec ces genres de comportements avec les enfants qui font que si demain ces derniers réussissent, ils tournent le dos à leurs papas et gèrent les problèmes de leurs mamans, qui étaient seules à les écouter quand ils avaient des problèmes à l’école. Dans ce cas, dit-il, les pères de familles qui fuyaient leurs enfants, accusent leurs épouses d’être derrière ces derniers, alors qu’il en est rien. Un discours qui a plongé l’assistance dans une hilarité collective.
Auparavant, le président gambien, prenant des airs plus sérieux, a lancé un appel pressant aux chefs d’Etat Africains pour qu’ils mettent aux guerres et autres conflits qui minent le continent. « Je demande aux chefs d’Etat Africain d’œuvrer pour que cessent les guerres. Avec la guerre aucun pays ne peut se développer. Parce qu’ils ne pourront pas exploiter suffisamment les ressources pour son développement. « La place des enfants et des femmes africains n’est pas dans les camps de réfugiés. Il faut arrêter cela » a demandé le président Yaya Jammeh.
Après son discours, le président Jammeh, raccompagne le président sénégalais dans sa voiture. Avant de monter, il marque une pause devant les pancartes des ressortissants sénégalais vivant en Gambie, venus le saluer.
13 heures. Le défilé civil commence et les prestations des différentes troupes de danse clôturent les festivités. Les différents services du pays, les écoles d’enseignement général, francophones et coraniques que compte le pays défilent devant le président. Les ressortissants des différents pays africains et des agents de coopération occidentaux, pancartes à la main, ont pris part aussi au défilé. Les différentes troupes de danse ont rivalisé d’ardeur devant le regard amusé du président Jammeh, qui est resté debout durant presque deux tours d’horloge pour suivre les différentes prestations. Le fait insolite de ce défilé civil, c’est le passage des « El Hadj et Adja », qui ont eu à bénéficier de billets pour le pèlerinage à La Mecque du président de la République Yaya Jammeh. Un acte de reconnaissance et de gratitude à l’endroit de l’homme fort de Banjul.
HAROUNA FALL (ENVOYE SPECIAL A BANJUL)
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