mercredi 10 juillet 2013

SENEGAL CORRUPTION 2013 La police, les partis politiques et la justice : institutions les plus corrompues


La Police, les Partis politiques et la Justice sont les institutions les plus corrompues. Dans le secteur public, le niveau de corruption atteint les 90% et 61% des sénégalais pensent que le niveau de la corruption a augmenté au Sénégal. Révélation faite par le Forum civil à Dakar mardi dernier au cours du lancement du baromètre mondial de la corruption 2013.


Institutions les plus corrompues. Devant la presse, Cheikh Tidiane Sarr et Ndongo Diaw, tous deux membres du Forum civil, ont indiqué que «114 270 personnes vivant dans 107 pays ont été enquêtées.» Sur une échelle de 1 à 5, font observer les membres du Forum civil, «l’ampleur de la corruption dans le secteur public atteint les 90%.» On apprend que la «Police, les Partis politiques et la Justice» trônent en tête des institutions les plus corrompues avec respectivement 4,1 pour les deux premiers et 4 pour la dernière. «L’Armée avec 2, 3 reste l’institution la moins corrompue du pays.» Le sondage souligne également que les «citoyens paient des pots-de-vin à hauteur de 59% au niveau des Impôts, 55% dans les services de délivrance de permis, droits de timbres et d’enregistrement et 54% au niveau de la Police.» Le foncier et le système de santé ne sont concernés que pour respectivement 41 et 45%. Par ailleurs, «68% des personnes interrogées jugent très inefficace le combat du gouvernement contre la corruption.» Par contre, «70% d’entre elles apprécient positivement l’implication des citoyens ordinaires dans cette lutte.»
Pour le cas spécifique du Sénégal, informent-ils, «61% de citoyens sondés pensent que le niveau de la corruption a augmenté au cours des 12 derniers mois.» 25% soutiennent qu’ «il n’y a pas de changement» contre 14% qui estiment que la corruption a baissé. Toujours selon la même enquête, «90% de femmes considèrent que la corruption constitue un sérieux problème dans le secteur public, contre 88% d’hommes.» Tous sexes confondus, ils sont à «70% convaincus de l’importance des contacts personnels dans les transactions et dans le secteur public.»
Recommandations. Selon le Forum civil, le «Sénégal jusqu’au 25 mars 2012 était dans une situation de corruption endémique.» Cependant, nuance l’organisation, «avec l’avènement du nouveau régime, des actes forts ont été posés dans le sens de la lutte contre ce phénomène qui continue de gangréner l’économie nationale et de fragiliser les institutions.» Parmi les avancées, le Forum civil cite les «lois portant création du Code de transparence des finances publiques et de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).» Mais aussi la réactivation de la Crei et la loi portant consolidation des prérogatives de la Cour des comptes. Malgré tout, souligne le Forum civil, la «gouvernance vertueuse est encore théorique et la majeure partie des populations juge que l’efficacité du gouvernement dans la conduite des affaires publiques est également faible.» Pour toutes ces raisons, l’organisation de Mouhamadou Mbodj recommande, entre autres, aux autorités la «mise en place très rapide de l’Ofnac, l’adoption de la loi sur le financement des partis politiques et les conflits d’intérêts.» Et dénonce «toute tentative de médiation pénale sur la traque des biens mal acquis», avant d’inviter «l’Etat à gérer de manière transparente l’argent reçu de cette traque.»

Ce sondage a été effectué entre septembre 2012 et mars 2013. Les entretiens ont été réalisés de manière directe, par téléphone et par internet. L’enquête a été réalisée pour le compte de Transparency international par l’entreprise Win/Gia, un réseau mondial d’institut de sondage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire