jeudi 28 mars 2013

MACKY-OBAMA


VISITE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SENEGALAIS AUX ETATS UNIS

Macky Sall, le bon élève d’Obama

Le président sénégalais Macky Sall, hôte du président américain Barack Obama le 28 mars 2012. Son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, a été moins chanceux. Il  avait fait, en vain, les pieds et des mains pour se faire inviter à la table du président de la première puissance mondiale. Le président Macky Sall a su vite assimilé la leçon du président Barack Obama lors de son voyage au Ghana  le 11 juillet 2009.


La visite du président sénégalais à la Maison Blanche, au-delà du prestige, elle revêt un caractère symbolique. Pourquoi Barack Obama ouvre la porte de la Maison Blanche à Macky Sall et l’a fermée à Me Abdoulaye Wade. Le président le plus diplômé du Cap au Caire. Le grand intellectuel. Pour répondre  à cette question, il faut remonter au discours du président américain Barack Obama, devant le Parlement ghanéen le 11 juillet 2009. «Ne vous y trompez pas. l’histoire est du côté des courageux Africains et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d’Etat ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions» lançait le président Obama à l’endroit des dirigeants africains véreux. Un message que l’ancien président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade n’a pas su décrypter. Son projet de dévolution monarchique du pouvoir, avec en toile de fond, le vote du projet de loi instituant le ticket présidentiel, avec 25% des suffrages des électeurs pour être élu au premier tour. Mais grâce à la vigilance de la société civile et la détermination de la jeunesse et de l’opposition sénégalaises, qui sont sortis en masse dans la rue le 23 juin 2011 défendre leur constitution, le président Wade a reculé. Le projet de loi a été retiré du circuit. Malgré tout, il revient à la charge en s’entêtant de se présenter pour un troisième mandat en violation flagrante de la Constitution. Un troisième mandat du président Wade avait dérouté la Maison Blanche. Qui n’a pas manqué à lui porter à sa connaissance. Dans une correspondance adressée au Président de la République du Sénégal, en décembre 2011, le sous secrétaire d'Etat aux affaires africaines, Johnnie Carson a demandé à Me Abdoulaye Wade de « renoncer à se présenter » à la l’élection présidentielle de Février 2012. Parce que sa candidature serait « une source de déstabilisation du Sénégal ».
Audience du 28 mai 2010 (Bernicat-Wade). Les sénégalais se rappellent encore de l’audience accordée par l’ex chef d’Etat, Me Abdoulaye Wade à l’ex ambassadrice des Usa au Sénégal et en Guinée Bissau, Mme Marcia Bernicat, le vendredi 28 mai 2010. Le président Wade avait, devant les caméras de la télévision nationale (Rts) dans le Journal Télévisé (Jt) de 20 heures, fait une sortie musclée contre Mme Marcia Bernicat. Le Département d’Etat était outré après cette sortie médiatique musclée du Président Wade. Il ne pouvait pas comprendre que la Rts diffuse les séquences sur les attaques vertes et pas mures du président Wade en passant sous silence les répliques salées de Mme Bernicat lors de cette audience. La raison de cette colère noire de Me Abdoulaye Wade contre les Usa, c’est le communiqué que l’ambassade des Usa à Dakar a publié largement dans la presse sénégalaise du vendredi 28 mai 2010 sur les préoccupations des autorités américaines, relatives à la corruption et aux pillages des deniers publics. Une sortie qui avait installé un malaise entre le Sénégal et les Usa. En Juin 2010, l’ambassadrice Mme Bernicat avait été rappelée par le Département d’Etat américain pour voir plus clair sur son face-à-face houleux avec le président sénégalais Me Abdoulaye Wade. Autre élément qui a amené les Usa a fermé la porte de la Maison Blanche à l’ancien président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, ce sont les multiples atteintes à la liberté de la presse depuis son accession au pouvoir. La convocation intempestive des journalistes à la Division des investigations criminelles, les agressions contre les journalistes (affaire Kambel Dieng et Kara Thioune) et les attaques des sièges des organes de presse (affaire l’As et 24 heures Chrono). Une situation qui a amené « Freedom House » a épinglé le Sénégal dans son rapport de 2011 en le classant dans la zone jaune, réservée aux pays où la liberté de la presse est mitigée et qui est bien visible sur la carte de la situation de la presse dans le monde au Newseum à Washington Dc. Le Président Macky Sall, qui vient de s’installer au pouvoir a posé des actes forts qui rassurent les Etats Unis. Les réformes institutionnelles annoncées (réduction de son mandat de 7 à 5 ans, la traque des biens mal acquis, la bonne gouvernance) sont entre autres éléments qui fondent les américains à croire que Macky Sall a su bien décrypter le message de Barack Obama à Accra le 11 juillet 2009.  La visite de travail en Juillet 2012, de l’ex-secrétaire d’Etat Hillary Rodman Clinton à Dakar pour « saluer la démocratie sénégalaise et renforcer les relations d’amitié et de coopération entre le deux pays » et le discours de meilleurs vœux de l’année 2012 de l’ambassadeur des Usa à Dakar, Lewis Lukens, publié dans le Bulletin d’Information de l’Ambassade des Etats Unis au Sénégal, dans lequel, il présentait le Sénégal comme « un modèle de bonne gouvernance et de démocratie à l’œuvre en Afrique », annonçaient déjà la couleur des bonnes dispositions de Washington à accueillir le président Macky Sall. Le bon élève de Barack Obama.
HAROUNA FALL

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire